Auteur: Luisa Cunha
Latincouver a récemment eu la remarquable opportunité d'organiser une table ronde virtuelle qui a réuni un panel d'experts et de dirigeants communautaires. Le sujet du débat La vaccination à l'ère de la COVID-19, saison automne/hiver : défis et opportunités pour les groupes en quête d'équité. Latincouver a eu l'honneur d'accueillir un public de représentants clés des communautés Latinx, autochtones et de nouveaux arrivants, ainsi que nos panélistes compétents :
Consul honoraire Antonio du Costa Rica Arreaga-Valdes, champion des affaires internationales Canada-Amérique centrale et membre du Conseil des aînés de Latincouver.
Angela Contreras-Chavez, PhD, consultante indépendante chez Verapax Solutions spécialisée dans le suivi, l'évaluation et la diffusion des connaissances sur les innovations sociales.
Duberlis Ramos, directeur exécutif du Conseil de développement hispanique, a promu la participation de la communauté Latinx dans le cadre plus large des questions sociales et économiques.
Dr Irene Santos, médecin de formation internationale, titulaire d'un master en nutrition mère-enfant et d'un doctorat en sciences de la santé publique, avec plus de 25 ans d'expérience dans la prise en charge des populations défavorisées, l'enseignement et la recherche.
Dr Jorge Filmus Professeur au Département de biophysique médicale de l'Université de Toronto et membre du groupe de travail latino-américain sur la COVID-19.
Dr Krishana Sankar, chercheur primé, scientifique de formation et conférencier recherché, dont l'expertise a été partagée dans des médias internationaux tels que Reuters, le Huffington Post et Global Citizen.
Martha Jara et Luisa Cunha, toutes deux de Latincouver, ont mené une discussion sur l'état actuel des efforts de vaccination. La conversation a inclus des informations précieuses de la part de panélistes experts sur la promotion de la vaccination, la lutte contre l’hésitation à la vaccination et la mise en œuvre de campagnes de vaccination efficaces. La table ronde a généré un dialogue stimulant ; cet article résumera la discussion concernant les inégalités en matière de vaccination et la manière de les surmonter pour le bénéfice de toutes les communautés.
Principaux obstacles à la vaccination pour les communautés marginalisées
L’un des principaux sujets de discussion était l’accès inégal aux services de santé et de vaccination pour les groupes en quête d’équité. Nos panélistes ont discuté de l'état actuel de la vaccination au Canada et de son impact sur les Latinx, les Noirs, les Autochtones, les nouveaux arrivants et d'autres communautés marginalisées. Il existe un consensus sur l’existence d’inégalités et d’obstacles systémiques dans l’accès à la vaccination. Les obstacles systémiques peuvent aller du manque de ressources, comme le transport et la garde d’enfants, au manque d’informations précises sur les vaccins et aux barrières linguistiques.
Les experts ont identifié que la discrimination systémique contre des communautés spécifiques peut conduire à la désinformation et à un manque de confiance dans les systèmes publics. La discrimination pose des défis importants aux personnes ayant un statut temporaire ou précaire au Canada. Lorsque les autorités exigent des cartes de santé ou des pièces d’identité à des fins de vaccination, cela crée un risque pour ces communautés et donc pour la société en général. Les personnes sans papiers ou ayant le statut de réfugié sont confrontées à un choix difficile : se faire vacciner ou risquer l’expulsion. Pour les communautés noires et autochtones, l’histoire de violence et de discrimination entraîne un manque de confiance dans les organismes officiels. De plus, la communauté Latinx au Canada est affectée par l'invisibilité et le manque d'organisation politique pour exiger plus de ressources.
Le manque de confiance dans les autorités publiques alimente également la désinformation et l’hésitation à la vaccination. Les plateformes de médias sociaux regorgent d’informations inexactes sur les vaccins qui ont des conséquences réelles. La plupart des immigrants ont tendance à obtenir des informations sur les réseaux sociaux plutôt que sur les canaux traditionnels, tels que les actualités et les reportages nationaux, et sont donc exposés à des informations préjudiciables sur les vaccins.
Meilleures stratégies pour encourager la vaccination
Il convient de noter qu’il y a eu une amélioration significative du nombre de personnes vaccinées dans diverses communautés. Cependant, les conférenciers invités ont identifié un besoin urgent d’augmenter les taux de vaccination dans tous les groupes démographiques tout en luttant contre l’hésitation et la lassitude face à la vaccination. Récemment, les panélistes ont identifié une baisse des injections de rappel pour les populations plus jeunes, une diminution des vaccinations infantiles et une résistance notable parmi les hommes âgés de 15 à 29 ans à se faire vacciner. Cela souligne l’importance de mettre en œuvre des stratégies efficaces pour promouvoir la vaccination et lutter contre les maladies infectieuses.
Au cours de nos discussions sur la manière de lutter contre le déclin du taux de vaccination, l’action communautaire est apparue comme un thème majeur. Les panélistes ont observé que les efforts locaux menés par les dirigeants communautaires étaient plus efficaces que les initiatives gouvernementales à grande échelle. Plus précisément, lorsque des personnes possédant des connaissances et une expérience spécialisées liées aux groupes vulnérables participaient au partage d’informations fondées sur des données probantes sur les vaccins, leurs messages étaient reçus de manière plus positive. En outre, les intervenants ont souligné l'importance d'intégrer les perspectives autochtones et les connaissances traditionnelles dans les campagnes.
Des services de vaccination accessibles à tous, quel que soit leur statut juridique et proposés dans plusieurs langues, sont également essentiels pour lutter contre les faibles taux de vaccination. La confiance dans les systèmes de santé et la science doit être encouragée. Pour soutenir ces efforts, les panélistes ont suggéré plusieurs stratégies de communication. Au lieu d’appeler directement à la vaccination, les promoteurs des vaccins peuvent développer des messages plus larges mettant l’accent sur les conséquences négatives des maladies infectieuses et les avantages de la vaccination. Des exemples historiques de campagnes de vaccination réussies, telles que l'éradication de la polio en Afrique, peuvent également être présentés, ainsi que des récits. Enfin, les ambassadeurs des vaccins doivent être respectueux et éviter d’être condescendants, ils doivent montrer un véritable intérêt envers leur public et communiquer et partager leurs connaissances d’une manière culturellement appropriée.
Des enseignements tirés pour les pouvoirs publics et pour mieux se préparer aux futures pandémies.
L’un des principaux points à retenir de notre discussion est la nécessité d’intégrer les perspectives autochtones, les connaissances traditionnelles et les leçons historiques dans nos processus décisionnels pour les projets de vaccination. De plus, il est important d’adopter des initiatives communautaires qui donnent la priorité à la création de services sans obstacles adaptés aux divers besoins des communautés. Cela implique de collaborer activement avec les membres de la communauté pour mieux comprendre leurs besoins et défis uniques et de travailler en collaboration pour développer des solutions efficaces. Un autre aspect important est d’assurer un financement continu et une intensification de ces activités afin de maximiser leur impact et leur portée. Comme l'ont souligné nos panélistes, lorsqu'ils s'engagent auprès des communautés pour améliorer les résultats en matière de santé, les individus doivent être attentifs aux autres besoins et préoccupations qu'ils peuvent avoir, tels que le bien-être, la sécurité et la situation économique. Ce faisant, nous pouvons favoriser des communautés plus fortes et plus saines, mieux équipées pour faire face aux défis présents et futurs.